En tous lieux, I

Refuge solidaire Briançon, 2019

Ce projet poursuit le travail réalisé à Calais en 2016. Trois ans plus tard, j’ai souhaité continuer et élargir ce projet en me rendant dans différentes régions de France où il existe une forte mobilisation citoyenne pour accueillir les exilé-e-s et pallier à un manque de politique d’accueil de la part du gouvernement français et plus généralement, du continent européen. Dans mes recherches, je me suis aperçue que dans chaque ville, chaque région, il existe des collectifs, des assiociations qui s’organisent bénévolement pour offrir un accueil et un soutien aux réfugié-e-s. Cette première étape de travail présente les images réalisées à Briançon, en 2019.

Briançon est une petite ville au nord de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à 20 km de l’Italie. Depuis 2017 et la fermeture quasi totale des frontières dans la région de la Roya et de Vintimille, le passage des réfugié·e·s venant d’Italie est devenu plus fréquent par le col de Montgenèvre et la ville de Briançon. Néanmoins cette route est plus périlleuse car elle fait passer par une région montagneuse et souvent enneigée.
Les contrôles policiers sont renforcés à la frontière. Des habitants locaux s’organisent en un collectif de maraude qui part chaque soir sur les sentiers de montagne afin d’orienter les personnes et d’éviter qu’elles se perdent, s’épuisent ou se blessent. Sept personnes sont mortes depuis 2018, en tentant la traversée.

Afin d’offrir un lieu d’accueil aux exilé·e·s, le Refuge solidaire est fondé en 2017 par une association d’habitant·e·s de la région dans des locaux mis à disposition par la mairie. Il s’agit d’un accueil d’urgence qui leur permet d’être logé·e·s temporairement, d’avoir des renseignements juridiques et d’être redirigé·e·s vers d’autres lieux d’acceuil. Les bénévoles s’organisent en équipes de cuisine, de ménage et d’accueil. Des personnes solidaires, originaires d’autres régions de France ou des pays voisins, les rejoignent pour aider sur des périodes plus ou moins longues.

Avec le soutien à la photographie documentaire du Centre national des arts plastiques (Cnap), le soutien de Pro Helvetia, de l’assoctiaion Astrapia et de la Ville de Genève